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Les ressources minérales
La distinction entre ressource renouvelable et ressource non-renouvelable (1) est l'une des grandes distinctions permettant de penser l'usage optimal des ressources. En fait, il s'agit moins d'une dichotomie que d'un spectre. L'une des extrémités du spectre est constituée des biens soumis aux grands cycles de régénération comme l'eau et l'air, indispensables à la vie. Le fonctionnement de ces cycles, localement depuis très longtemps et globalement depuis récemment, est fortement influencé par l'activité de l'homme. À l'autre extrémité du spectre, on rencontre des ressources dont le cycle de renouvellement est si lent, qu'on doit les considérer comme non-renouvelables. Elles comprennent la plupart des ressources énergétiques actuellement exploitées (charbon, pétrole, gaz naturel, uranium), la plupart des matières premières industrielles ou des matériaux de construction, à l'exception notable du bois, et de certaines matières végétales ou animales encore utilisées en proportion importante par l'industrie textile (coton, laine, etc...), et bien sûr des matières premières de l'industrie agro-alimentaire. Disponibilités en ressources non-renouvelables Une première façon d'apprécier les disponibilités
en ressources non-renouvelables est d'examiner la composition de la croûte
terrestre. Le tableau suivant en donne les
principaux constituants (2).
Il est clair que de nombreux éléments utilisés par l'industrie ne sont présents qu'en proportion infime, moins de 1 % de la masse disponible. Le tableau 2 donne une image de la densité de certains de ces produits. La comparaison des colonnes 2 et 3 donne une idée des concentrations économiquement utiles. Ce sont moins les volumes totaux qui importent que les volumes fortement concentrés et faciles d'accès. Ces concentrations d'accès facile sont plus ou moins bien connues.
La grille suivante est la grille de présentation de l'US Bureau of Mines, la grille généralement utilisée (3).
Parmi les autres gisements, il ne faut pas négliger ceux de la récupération et du recyclage. Pour certaines ressources, ces gisements contribuent significativement à la production, comme le montre le tableau 4.
Besoins et ajustement aux disponibilités Partons du rythme auquel les réserves dont nous disposons sont utilisées ; le tableau suivant montre en combien d'années les réserves seraient épuisées.
Ce genre de calcul est terriblement simpliste. Pourquoi prendre la consommation présente ? On pourrait préférer prendre l'évolution des consommations, en déterminer la tendance par des méthodes statistiques, projeter cette tendance et la mettre en regard des disponibilités. C'est ce genre de calcul qui avait été fait il y a 25 ans par le Club de Rome dans un rapport qui eut à l'époque quelque retentissement. Il prévoyait par exemple que les réserves de plomb auraient dues être épuisées aujourd'hui ! Une analyse plus fine partirait du fait que les consommations sont fortement liées au niveau de développement. Prenons l'exemple de l'aluminium. Le Japon et les États-Unis ont aujourd'hui la consommation par tête la plus élevée et elle tend à stagner. Si la consommation par tête actuelle des États-Unis devait être le standard de convergence, alors la consommation de la Corée du Sud devrait passer de 383 milliers de tonnes à 800 et celle de la Chine de 800 à 16 560, et ce, en supposant constants les niveaux de population de ces pays. A l'échelon mondial, l'hypothèse d'une constance de la population n'est pas tenable. En fait, les horizons d'épuisement devraient être plus proches que ne le suggère le simple rapport Réserves/Consommation estimé aujourd'hui. Il est une autre variable d'ajustement des consommations : le prix. Si une ressource devait se raréfier, son prix aurait tendance à s'élever et ce mouvement du prix devrait avoir les conséquences suivantes. D'abord les utilisateurs devraient substituer à cette ressource d'autres ressources dont le prix n'augmente pas, ou augmente moins vite. Ces substitutions interviennent à plusieurs stades du processus de production et d'utilisation des biens. Les usagers finals, les consommateurs des biens pour lesquels cette ressource est une composante significative du prix de vente, devraient lui préférer d'autres biens qui incorporent des ressources dont le prix a moins augmenté. Les producteurs des biens en question vont eux aussi essayer de modifier la composition de leurs produits. Du côté de l'offre maintenant, certains gisements qui n'étaient pas économiquement exploitables vont le devenir. L'effort de recherche de nouveaux gisements va s'intensifier. Enfin, la rentabilité du recyclage devrait s'améliorer. Il existe donc, grâce aux marchés, des mécanismes puissants de mobilisation et de redéploiement de l'industrie et des modes de consommation. Le marché du plomb est un bon exemple d'efficacité du système des marchés. On remarque que l'horizon d'épuisement des réserves et de la base de réserves du plomb est assez court, 18 et 38 ans respectivement. Dans ses études de la fin des années 60 et du début des années 70 le Club de Rome prévoyait l'épuisement de ces réserves pour 1990. L'horizon d'épuisement était donc à peu près le même que celui d'aujourd'hui. Les projections de consommation avaient surestimé la croissance de la demande, sous-estime les réserves économiquement exploitables et le recyclage. Les marchés fonctionnent plus ou moins efficacement, mais ce sont des systèmes de traitement de l'information assez performants, malgré leurs défauts. De plus, concernant les ressources non-renouvelables, les dysfonctionnements vont dans le sens d'un ralentissement de la consommation. Un monopole ou un cartel (un groupement d'entreprises qui se comporte comme un monopole) à tendance à fixer un prix plus élevé que le prix qui s'établirait sur un marché parfaitement concurrentiel. Ce prix plus élevé freine la consommation et recule donc l'horizon d'épuisement des réserves. En fait ce qu'il faudrait plutôt craindre, c'est l'absence de marché. Les problèmes les plus graves actuellement posés par l'usage des ressources non-renouvelables sont des problèmes de rejet dans l'environnement (métaux lourds par exemple) pour lesquels il est très difficile d'organiser de véritables marchés. POUR EN SAVOIR PLUS
Sur les disponibilités et la géographie des ressources :
Sur les différentes notions de disponibilité:
Pour des mises à jour statistiques régulières :
Sur l'économie des ressources :
Un ouvrage classique
Pour exercer son esprit critique : --- 1- On s'intéressera dans ce texte aux ressources dites non-renouvelables, la majorité des contributions de cet ouvrage concernant les ressources renouvelables (à l'exception des chapitres sur l'énergie. -Retour- 2- Masan, Vinogradov, Skinner et Taylor sont les scientifiques qui ont procédé à l'estimation de ces constituants. -Retour- 3-Par "réserve" il faut comprendre des gisements identifiés et évalués économiquement exploitable et par "base de réserve" des gisements non parfaitement évalués et économiquement exploitable -Retour- dernière mise à jour : 21/03/2018 |
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